Donner, l'art et la manière : vos histoires

 


 

Pour donner envie de donner... 2015

 

Vous nous avez raconté des belles histoires de don

 

Vos belles histoires de don :

 

La retraite, occasion d'action

Histoire racontée par l'association Tourist Service, le 5 avril 2015

 

« QUI ? / Juste vous raconter une petite histoire commencée il y 3 ans. A 57 ans, il est à quelques années de sa retraite, l'heure ou chacun se prépare une paisible vie de retraité. Il est fonctionnaire de la fonction publique hospitalière depuis 20 ans. Il a eu une vie modeste et très ordinaire avec ses épreuves ordinaires, divorce, licenciement, trop habituelles de nos jours et finalement pas si graves. Il a deux amis qui partent en retraite. Pourquoi ne pas faire une action ensemble ?

 

OU ? / Ils choisissent, il y a 3 ans de se consacrer pleinement à une cause, celles des personnes handicapées côtoyées fréquemment dans leurs carrière. En 2009, ils perçoivent une injustice, aucun lieu d'accueil et d'accompagnement pour les personnes handicapées sur Paris ou l'Ile de France, et ils décident d'agir. Ils montent ce projet sur le sud de la France, puis plus tard sur le premier arrondissement de Paris.

 

POUR QUI ? / La vie d'une personne handicapée et de sa famille est toujours particulière. Il est possible de faire le deuil d'une personne disparue et de construire une suite à un vie cruellement frappée par un décès. De même pour une maladie, il y a un avant et il y a un après qui se ressemblent beaucoup parfois. Il est semble t'il bien plus difficile de voir apparaître dans une vie, souvent pour des dizaines d'années, des dizaines de milliers de jours et de nuits, un handicap, grand ou petit, qui désormais fera partie pour toujours de la vie d'une personne, et souvent de sa famille. Il ne peut y avoir un après identique, il ne peut y avoir un oubli, le handicap est là quotidiennement à chaque instant, il est là demain, encore après-demain, et vous savez qu'il sera encore là dans dix ans, 20 ans… peu d'espoirs de le voir disparaître, juste espérer savoir mieux l'apprivoiser, mieux le vivre. Dans une histoire de handicap l’élément essentiel à cette nouvelle vie, c'est l'esprit, la force psychique de cette personne et de son entourage. C'est ce mental qui permet de regarder autrement une vie amputée et de poursuivre celle ci avec d'autres buts, d'autres plaisirs. De petit rêves précieux, de petits défis comme celui de retrouver un peu d'autonomie à travers un équipement comme un fauteuil roulant électrique. Ou de grands défis comme ceux de Philippe Croizon qui traverse les détroits mythiques de la planète, sans jambes et sans bras, et montre ainsi les capacités de la volonté d'un homme, fusse t'il handicapé.

Ils choisissent de participer à la réalisation de petits défis pour ces personnes. Ils choisissent d'installer au cœur de notre capitale française, le premier lieu d'information d'accueil, d'assistances et de services dédiés à ces personnes, qu'elles soient simplement âgées ou lourdement handicapées.

 

QUOI ? / Ils souhaitent y faire la promotion des services adaptés à ces personnes et y apporter les services manquants. Une idée très simple : Un lieu au centre de la capitale française, une petite équipe permanente, et des bénévoles autour d'eux pour porter des actions culturelles quotidiennes pour les habitants de la ville, de la région, ou des visiteurs parfois du bout du monde. Plus précisément pour les personnes âgées ou en situation de handicap souhaitant pratiquer une sortie culturelle simple et ponctuelle, ou une personne étrangère souhaitant venir faire un séjour au cœur du premier pays touristique du monde, la France. Ils réalisent des accompagnements de personnes handicapées, déficit moteur, mental ou visuel. Ils accueillent, quotidiennement, les touristes du monde entier puisqu'ils travaillent avec la billetterie électronique du Musée du Louvre. Ils louent aussi des scooters électriques PMR pour personnes à mobilité réduites (l'équipe a déjà apporté plus de 500 jours de location de ces fauteuils électriques l'an dernier)

 

POURQUOI ? / Les personnes en situation de handicap sont souvent perçues injustement, et ce peut être naturel, comme une contrainte lorsque l'on est transporteur, ou hébergeur, ou commerçant, ou professionnel, ou décideur politique, etc... car le handicap nécessite de s'adapter aux besoins spécifiques des personnes handicapées et cette action a un coût, parfois jugé trop élevé pour poursuivre la mise en place de ces adaptations. Pourtant ces adaptations sont indispensables aux personnes en situation de handicap et profitent souvent à tous. Ces personnes ont droit, de par la loi du 11 Février 2005, à compensation de leur handicap. Fait-on suffisamment concrètement ? Elles doivent être incluses dans notre société, même sur de simples moments de découvertes culturelles. Elles apportent aussi un regard plus juste sur la vie.

 

COMMENT ? / Ils créent en 2010 une association appelée Tourist-Services, car sollicités au début par des personnes handicapées venant de l'étranger. Ils réalisent des séjours pour ces personnes mais s’aperçoivent que presque rien n'était fait pour aider ces personnes à venir sur des lieux touristiques ou culturels de Paris. Ils décident d'apporter une solution durable et de créer un lieu capable d'apporter des réponses quotidiennement aux besoins très spécifiques de ces personnes. Ils souhaitent participer ainsi à rompre l'isolement dans lequel enferme le handicap, notamment lorsque l'on est âgé et souvent seul. Il a fallu financer ce local , alors on décide de vendre la voiture neuve, puis de vider les économies, puis d'emprunter 20 000 euros pour louer ce lieu d'accueil au cœur de Paris. Ils trouvent un soutien de la Ville de Paris qui a soutenu l association et ainsi ont prendre bail sur un local au cœur du 1er arrondissement de Paris pour être accessible aisément à toutes les personnes handicapées de la région Ile de France. Ils quittent le sud ensoleillé et même pour l'un d'entre eux son travail de fonctionnaire pour venir à Paris. Ils créent deux emplois pour des personnes handicapées et sont présents tous les jours depuis plus de 2 ans, sur ce local pour faire avancer ce projet désormais en marche. Sans fortune personnelle, ils ont ainsi dépensés à ce jour presque tous ce qu'ils avaient pour ce projet, plus de 40 000 euros et un bel endettement, pour qu'il y ait au centre de Paris une sorte d' Office Culturel PMR. Ils y travaillent bénévolement 10 heures par jour, 6 jours sur 7, pour que vive et dure cette idée et ce lieu pour ces personnes attachantes.

Il espère de nouveaux soutiens cette année pour poursuivre...

Une histoire simple et digne de rentrer dans vos « histoires de dons »... et de donner envie à d'autres d'agir davantage ? Ou de nous rejoindre ? Merci de votre écoute. »

 

 

 

Une collecte sur la voie publique

Histoire racontée par Florence, Responsable Régionale du Rire Médecin, le 5 avril 2015

 

 « L'édition 2014 de la collecte nationale du Rire Médecin était une première pour moi. La préparation a pris du temps et enfin le week-end du 15 novembre est arrivé ! Les 50 premiers quêteurs sont là, notre organisation prend forme, s'améliore, on se partage les tâches, chacun revêt son habit de lumière, et part collecter dans la rue ! La vue du terrain est passionnante, chacun échange avec moi quand je leur apporte un petit gâteau et les encourage. A leur retour, ils vident leur urne avec fierté. Pendant deux jours, tout se passe merveilleusement bien ! Je retiendrai les yeux ravis d'un groupe de 7 enfants qui me racontent qu'un couple est allé retirer 60 € pour leur donner, l'émotion de la rencontre d'une quêtrice avec un monsieur dont le fils est décédé d'une leucémie. Je retiendrai le magnifique investissement des entreprises et de leurs responsables qui montrent l'exemple, la conscience solidaire des jeunes quêteurs qui m'a impressionnée, le tempérament de chacun qui s'est révélé sous l'œil étonné des conjoints et des amis. Je retiendrai le témoignage de plusieurs quêteurs sur le don émouvant de personnes vivant dans la rue. Finalement, c'est le regard de chacun qui a évolué sur les images que l'on a en tête de notre société. » 

 

  

Les forces de dépasser l'épreuve

Histoire racontée par Jean-Christophe, coureur solidaire pour Le Rire Médecin, le 5 avril 2015

 

« Que représente la difficulté d’une course ou d’un trail en comparaison de la maladie des enfants et de la peine de leurs familles ? Ne sont-elles pas infiniment plus vives et plus durables que celles des traileurs courant autour du Mont-Blanc ? Et si Le Rire Médecin parvient à faire rire ces enfants, afin de leur donner les forces de dépasser l’épreuve - dans la guérison et pour toute la vie - la simple pensée de porter ses couleurs n’est-elle pas un incroyable moteur ? »

 

 

La retraite, pour avancer

Histoire racontée par Marie-Claude, bénévole à la Fondation Les Amis de L'Arche, le 31 mars 2015

« La « retraite », c’est quoi ? C’est fuir ? C’est reculer ? Et si c’était avancer, vers les autres ? Lorsque Solange a entendu que j’allais devenir une « retraitée », sa réaction a été immédiate : « Alors, tu ne vas plus rien faire, sinon un petit voyage de temps en temps ? » Tu sais qu’à la Fondation de L’Arche, ils ont besoin de bénévoles ? Je n’avais pas idée de ce que pouvait être le bénévolat et moins encore le handicap mental.

A cette époque, la Fondation était installée sous les toits de la rue Fenoux et au rez-de-chaussée, il y avait L’Atelier. Un jour, il y avait une grande quantité de lettres à mettre sous pli, mes copines de la Fonda ont dit : « On va demander aux assistants si les personnes de L’Atelier peuvent t’aider ». Les assistants étaient d’accord. Toujours je me reverrai, descendant ces deux étages, avec mes boîtes d’enveloppes. Terrorisée. Comment fallait-il se comporter ? Que faire ? Que dire ? Je frappe à la porte de L’Atelier. Une personne vient ouvrir : « Bonjour, comment tu t’appelles ? » Et m’embrasse. A l’instant même, tout est devenu lumineux. L’accueil, le sourire, la gentillesse, la simplicité ont aussitôt fait fondre les brumes glacées du convenu, de cette peur de la différence qui me paralysaient. »


Merci de nous faire participer

Histoire racontée par Anne, à la Fondation des Amis de l'Arche, le 31 mars 2015


« Le plus incroyable, c'est qu'il y a des donateurs qui font un don, et qui nous disent... "MERCI" ! »


Il n'y a pas d'âge pour donner

Histoire racontée par Philippine, Responsable des relations donateurs à la Fondation des Amis de l'Arche, le 31 mars 2015


«  Juste avant les vacances on a reçu le don d’un petit garçon de 8 ans. Trop mignon ! »

 

Le don personnel

Histoire racontée par Anne et Philippine, de la Fondation des Amis de l'Arche, le 31 mars 2015

 

« Sur les coupons de soutien de L’Arche il y a toujours un espace libre "Et je voudrais vous dire…" où les donateurs peuvent nous écrire des choses qu’ils ont aimé, les choses qu’ils aiment moins, les peines et les joies partagées. "Beaucoup en profitent. C’est toujours très chouette." Comme il y beaucoup de messages on ne peut pas tous les garder mais pour que ce ne soit pas uniquement celui qui ouvre le courrier qui en profite on en affiche quelques-uns sur le "mur des mots".

C’est très fort de recevoir des mots, des lettres, de nos amis donateurs qui « demande à Dieu de bénir notre fondation » par exemple, et qui nous demandent de prier pour eux. Dans le Larousse "bénir" signifie "combler quelqu'un de biens, faire prospérer" ; c’est sympa non ?! Pour un croyant, quelle que soit sa religion, bénir quelqu’un est un vrai cadeau. "Je suis toujours touchée par les personnes qui se confient à nos prières, témoigne Philippine, responsable des Relations donateurs à L’Arche. Je suis émue qu’ils s’ouvrent comme ça. Alors je pense à eux." Quand nous recevons des intentions, nous les inscrivons dans un cahier et les présentons à l'occasion d'une messe. La prière est un lien fort.

Un mot qui encourage, des témoignages de personnes qui ont rencontré Jean Vanier et qui ont été touchées, des "bonjour" à faire passer dans les communautés : "Il y a toujours quelque chose de plus personnel à enregistrer un don lorsque la personne a laissé un petit mot, c’est vrai." » 


J'espère que mon voleur en avait besoin

Histoire racontée par une donatrice à la Fondation des Amis de l'Arche, le 31 mars 2015


«  Je suis triste et vexée ! Ce matin, au marché, j’ai oublié mon portefeuille à l’étal d’un fleuriste – volé avec 130€ ! Au retour, votre courrier, un petit geste envers vous me réconforte. Tout ce qui n’est pas donné est perdu !... J’espère que mon voleur en avait besoin ! »


La damassée

Histoire racontée par l'association Passeport Pour Une Naissance, le 20 mars 2015

 

« C'était une merveille d'antan. La nappe était blanche, rectangulaire et de grandes dimensions; ourlée dans un beau coton damassé, elle était ornée d'un monogramme lourdement brodé et paradait dans la famille depuis si longtemps que nul ne savait plus d'où venait les initiales. Elle avait beaucoup servi, éclairé de nombreux jours de fêtes, de grandes liesses familiales sur la si longue table en bois; elle avait accueilli nombre d'assiettes fleuries, de porcelaines fragiles, de cristal triomphant; force de bouquets, de verre lourd et d'argenterie lustrée, rincée, frottée. C'était une institution ! A force d'usage, elle était devenue douce, souple et fine... je l'aimais et installais maintenant en sous-nappe, en faire-valoir pour de plus riches tissus. Puis vint un jour où, usée jusqu'à la trame, usée au coeur, il fallut bien s'en séparer. Alors je l'emportai. Là-bas. Loin des douceurs normandes, des pommiers ronds et des nuages en boules. Je l'emportai au fond de la malle.

 

Lors de sa prise de service, la nouvelle infirmière qui m'accompagnait, rencontra Abdoulaye. C'était un grand gaillard, déjà adulte, maigre à faire peur, rongé par la tuberculose et qui terminait sa trop courte vie sur un lit sans draps. Ses deux vieux parents le visitaient journellement et d'ailleurs s'étaient installés dans la cour du Centre de Santé où j'intervenais à la maternité. Ils y passaient la nuit : je les connaissais de vue et j'acceptais parfois le thé qu'ils m'offraient en fin d'après-midi.

L'infirmière, touchée, entoura le malade de sa sympathie, de ses soins, pansa au mieux ses escarres et compatit avec les vieux parents. Abdoulaye se laissait faire avec épuisement, avec résignation. Couché à l'entrée de la salle, près de la porte où il trouvait parfois un souffle d'air, il attrapait au vol la lumière des yeux qui s'apitoyaient, la tendresse des mains qui le bandaient, le bonheur des mots qui venaient à lui. Petite grande chose un peu esseulée, si frêle, si léger déjà qu'on le pensait ailleurs. Il ne possédait rien, n'avait rien à lui; personne d'ailleurs n'avait rien. Un jour sa mère n'eût même pas un morceau de pagne à mettre sur le matelas, et Abdoulaye resta là, suant et suintant sur le plastique, des épaules aux talons.

C'est alors que nous sortîmes du fond de la malle la belle nappe brodée. Oh elle était bien assez grande ! elle pouvait à la fois servir de drap de dessous... et de drap de dessus ! Dans un grand éclat de joie, dans un frais envol de mains, dans des rires et des émotions de voix, la vieille maman et l'infirmière vinrent lui tendre la féérique, la presque-transparente, la grande brodée. Pour l'installer, on le prit dans les bras et on l'installa sur les genoux, là, dans le giron de la vieille, la si vieille maman.

 

J'étais là ; Oh les bras de maman... ouh je me souviens. Moi la mélangée, la déplacée ; à trembler de tendresse. A donner l'inutile. Le merveilleux inutile... Et c'était si fragile tout cela, si facile et si léger. Ce grand petit enfant, si vieux et si jeune. Un tel bonheur dans les yeux, un tel silence, une telle douleur dans l'âme. On entendait couler la peine. Tout cela pour un bout de tissu ? Il faudrait bien parfois ne plus avoir ni âme, ni ardeur. On peut vivre sans. C'est si facile d'être en vie à côté de sa vie. On supporte tout, sans le vivre : on passe à côté, on frôle. C'est tout.

Oh ces regards entre ces deux là, la mère et le fils. Ces deux qui ne se parlaient pas, qui se tenaient des yeux, qui s'accrochaient et qui s'entretenaient d'amour. La mère et le fils, seuls, si seuls ensemble. Ensemble, absents. Ce fut si court et si long.

Puis Abdoulaye parla, murmura, décida : "C'est trop beau ! Laissez ca ici, plié, à mes côtés. Reposez moi sur le matelas. Ce sera mon linceul."

Dans un silence d'effroi, dans un tremblement de douleur, tout le monde s'exécuta ; on trouva autre chose. Abdoulaye reposé sur son lit, s'accrocha à la nappe pliée, s'endormit en silence.

 

Trois jours plus tard, on fit ce qu'il avait voulu. »

 

 

La générosité rassemble

Histoire racontée par Catherine Jacquemin, le 15 mars 2015

« Mère et fille avaient rompu leur lien depuis plusieurs années.

La mère a décidé d'être marraine d'un élève d'un village de brousse au Sénégal en adhérant à l'association Louly l'école au Sénégal www.loulysenegal.org. La fille a vu cette information sur la page facebook de sa mère.

Elle a souhaité devenir elle-même marraine d'un élève via cette même association.

Grâce à cet élan de générosité de part et d'autre, mère et fille se sont reparlées.

Et la fille a même invité sa mère à venir passer quelques jours chez elle très prochainement :) »

 

Le prix de la culture

Histoire racontée par Irène Devo, le 13 mars 2015

 

« A Mae Sot en Thaïlande, ville frontière avec la Birmanie, population , 65% de réfugies Birmans.

J’étais assise sous ma véranda quand Saya Saw, un ami birman est arrivé, décomposé. Son visage plutôt joyeux d’ordinaire était triste et tendu.

- je viens te parler de culture, me dit-il.

Je le regardais étonnée, car s’il y a bien des sujets difficiles à aborder entre les différents continents, c’est la culture, je veux dire par là tout ce qui touche aux coutumes, aux acquis culturels, aux superstitions…

Il m’expliqua qu’une amie étrangère, que je connaissais également lui avait avancé l’argent pour payer un véhicule qu’il allait utiliser pour travailler, faire du transport en tout genre. Cette amie avait justement un petit déménagement à faire et Saya Saw lui avait dit qu’il allait lui faire un bon prix. L’amie l’avait mal pris, et pour cause, il lui devait une sacrée somme d’argent. Il m’expliqua alors que c’était son premier transport, sa première cliente en quelque sorte et qu’il fallait absolument qu’elle paie parce que sinon son commerce ne marcherait pas. « C’est culturel » me dit-il « la première fois qu’on utilise son outil de travail, ça ne peut pas être gratuit, ça porte malheur et je ne peux pas expliquer à cette amie, je n’y arrive pas»

- Et si j’étais ta première cliente, je vais te payer ce déménagement, lui dis-je

Il se redressa brusquement, me souleva de terre, il pleurait et riait tout à la fois.

La somme était vraiment modeste, un don ce n’est pas seulement de l’argent, c’est aussi écouter, comprendre nos différences, ne pas juger et respecter l’autre. Il est reparti serein et joyeux. »

 

 

Le crottin de cheval

Histoire racontée par Stéphane, le 9 mars 2015

 

« Un jour, par hasard, j'ai assisté à une réunion dans un café coopératif sur un projet de création d'un jardin partagé. (partagé au sens que chacun amène son savoir faire, ses compétences ou son expérience en la matière).

Ayant un expérience en irrigation, j'ai donc proposé ma participation pour la pose de l'irrigation en goutte à goutte du jardin. 

Et j'ai des chevaux chez moi car je travaille avec des chevaux, et donc naturellement j'ai du crottin de cheval, engrais particulièrement riche pour les jardins. J'ai donc proposé à l'ensemble des bénévoles et sympathisants, dont beaucoup d'entre-eux exploitent un jardin plus ou moins grand devant leur maison, sur leur balcon ou ailleurs, de venir prendre du crottin de cheval.

Le message est passé, et depuis, régulièrement, je vois arriver des groupes, des familles qui viennent prendre leur petit sac de crottin, remplir des bacs ou une remorque. Je ne demande rien, et j'aide même à charger, mais généralement pour remercier les personnes me donnent quelque chose : fruits, légumes, gâteaux, etc.

Régulièrement aussi, quand je rentre chez moi il m'arrive de trouver devant mon portail un petit mot de remerciement accompagné d'une bouteille de vin, d'huile d'olive, un pot de miel ou de confiture...

Dernièrement, une personne m'a téléphoné car elle cherchait aussi de l'engrais pour son jardin.... C'était un passionné de pêche en mer, et forcément, en échange, il m'a donné d'énormes poissons qu'il avait péché ! »



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